Cette période de nouvel an signe pour moi le moment d’un nouveau bilan, comme le temps me manque souvent pour alimenter plus ce site et que je suis également présente sur Instagram de manière plus régulière. En plus, admettons que la période est plutôt bien choisie ? Fin d’année civile, nouvelles résolutions, fin de semestre 5 en Licence de Lettres classiques et arrivée d’un nouveau, et dernier, à l’UBO et en licence.
À l’origine, je voulais publier un article fin octobre pour faire un petit point de mi-semestre, au final, je n’ai pas eu le temps, et puis pour tout dire, c’est mieux ainsi, car cet article sera plus complet et plus nuancé. J’ose espérer que sa lecture sera plaisante et vous donnera un aperçu fidèle de la licence dans laquelle j’étudie, tout en stimulant votre curiosité, et qui sait, vos témoignages ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je partage avec vous quelques considérations : en temps normal, j’organise mes bilans par thèmes (les cours, la vie hors université, la santé…) et je trouve que ça me permettait d’avoir une vision d’ensemble complète et pratique ; mais cette fois-ci, force est d’avouer que cela ne convient pas ; j’ai d’abord pensé à vous proposer un article fondé sur les « points positifs » et les « points négatifs » de ce semestre, et puis j’ai trouvé que c’était trop manichéen et toujours trop incomplet. Finalement, il sera un peu plus chronologique, et je crois que c’est bien, car j’ai beaucoup de choses à raconter (prenez un thé ou un café si besoin).
Septembre, ou la rentrée tant attendue
Les quelques lecteurs que j’ai, mes amis et ma famille savent tous à quel point j’aime mes études, et également à quel point les périodes de rentrée me réjouissent ; entre l’excitation d’un nouveau départ, l’effervescence générale et l’automne, qui est une saison absolument fabuleuse selon moi, il y avait de quoi attendre ce moment. En plus, le rythme estival est plutôt compliqué pour moi, et un peu paradoxal, car j’alterne entre des activités très prenantes et un peu d’ennui.
Mes emplois de tutrice
Pour ce qui est des premiers jours, ils furent plutôt satisfaisants : un déménagement sans anicroches pour moi, avec l’aide de ma famille et mes amis, et un début à la fac une semaine plus tôt que prévu comme j’ai décroché un post de tutrice d’accueil et que j’étais chargée (on s’en doute un peu) d’accueillir les nouveaux étudiants à la faculté. J’ai fait la connaissance de collègues-étudiants adorables, je me suis sentie utile, j’ai également fait l’expérience d’un travail pour la première fois tout en me trouvant dans un milieu rassurant et sécurisant. Entre le fait que je connais bien la fac et que les secrétaires qui nous embauchent sont charmants et très attentifs à notre bien-être, j’ai adoré cette première semaine et j’ai réussi à me dépasser dans des tâches qui me faisaient peur (par exemple les visites guidées) tout en gardant de l’énergie.
Avec ces premiers jours en tant que tutrice, je me suis rendue compte que j’étais capable de répondre aux attentes d’un « employeur » de manière satisfaisante tout en faisant quelque chose que j’aimais ; j’ai adoré, en tant qu’étudiante, aider et conseiller d’autres étudiants, et je trouve que c’est une belle manière d’acter ma dernière année à l’UBO, et de mesurer ma propre progression : je suis rentrée à la fac avec beaucoup d’appréhensions, j’ai appris à vivre de manière autonome, à nouer des relations, j’ai découvert une autre manière d’apprendre en suivant des cours alors que je les faisais moi-même au niveau lycée, et je me rends compte aujourd’hui, même si tout n’est pas facile, que je suis complètement intégrée dans le fonctionnement universitaire.
Dans la foulée, j’ai postulé pour devenir tutrice pédagogique dans ma licence, afin d’aider dans ma discipline des étudiants (qu’ils soient d’ailleurs des étudiants en difficulté ou d’excellents étudiants, le but est d’accompagner tout le monde !). J’avais un peu d’appréhension à l’idée de commencer, je n’étais pas certaine de ma compétence à transmettre aux autres, et j’avais également un peu peur de ne pas être choisie si jamais un masterant s’était présenté, mais au final tout s’est bien passé.
La découverte des cours
Juste après la semaine d’accueil des étudiants, les cours ont repris, et j’ai découvert, petit à petit, les cours que j’avais attendus tout l’été ; j’avais effectué presque toutes mes lectures, j’étais plutôt contente du programme dans l’ensemble, et assez motivée, même si pour une fois, comparativement aux autres années, j’avais moins d’énergie à mettre dans le travail personnel.
En effet, j’ai eu besoin de lever le pied après un été un peu fatigant et un premier échec au permis de conduire, et j’ai également vécu un peu d’ennui concernant certaines disciplines ; j’avais bien travaillé mon latin tout l’été comme j’avais moins bien réussi mon semestre précédent en latin, peu le grec car je me sentais à l’aise et que je tournais en rond sur la grammaire. Quant à la littérature, je me suis contentée de lire les livres et de prendre des renseignements dessus, tout en cherchant quelques articles, ce qui était une bonne chose.
Cette année quelques changements : je n’ai plus de cours de civilisation, certains professeurs ont inversés leurs matières en Lettres classiques, et j’ai également découvert les cours de deux nouveaux professeurs, ce qui suscite toujours chez moi un peu de stress car j’espère bien comprendre leurs attentes apprécier leur cours. Au final, je me suis trouvée un peu mitigée dès le début : les cours dans le domaine grec m’enthousiasmaient beaucoup, mais étaient tous situés le vendredi, ce qui était fatigant, quant aux autres cours, je n’ai pas forcément ressenti énormément d’intérêt pour eux.
J’avais du mal à me concentrer, et parfois, l’impression de tourner en rond par rapport aux autres années à la fac, même si les œuvres étaient différentes ; j’ai la chance d’avoir des professeurs adorables, mais d’une discipline à l’autre, le travail qu’on nous demande me paraît trop répétitif : des analyses de texte, encore et encore, des oraux… Peu de travaux à rendre qui puissent nous pousser à faire des recherches par nous-mêmes. Malgré tout, je restais ouverte et j’essayais de travailler au fur et à mesure, surtout pour le latin et grec, qui nécessitent une attention constante. Je trouve également que le fait qu’on ait très peu de contrôle continu cette année est un peu moins stimulant, et que cela n’aide pas à tenir sur du long terme quand on ne nous demande pas un travail original.
Retrouver ses amis, et se retrouver soi
Outre les cours et mon travail, j’étais également impatiente de revenir en septembre afin de retrouver mes amis et de me relancer dans mes activités. De ce point de vue, la rentrée n’a pas été de tout repos car nous avons vécu beaucoup de changements dans nos groupes d’amis, que nous avions tous eu un été fatigant, notamment pour ceux qui travaillent, et qu’en même temps, nous nous sommes vite focalisés sur notre joie de nous retrouver et nos résolutions pour cette nouvelle année universitaire.
De mon côté, j’avais comme toujours, beaucoup de projets : je continue le piano et voulais pousser ma pratique, je devais repasser le permis, bien que en étant un peu dégoûtée, et j’envisageais d’écrire, de lire beaucoup, de faire du sport et du dessin, et de continuer à m’impliquer dans mon cercle celtique. Il s’avère que ce programme très ambitieux n’a pas pu être mis en place dans sa totalité, et c’est tout à fait normal, au fond, puisqu’une journée ne dure que 24h et qu’il faut aussi garder du temps pour soi ; cette situation a été frustrante pour moi dès les premiers jours, mais je continuais malgré tout à faire de mon mieux, à travailler mon piano et à faire des choses, petit à petit. De plus, j’ai dû adapter ma manière de travailler (ou du moins commencer à envisager de l’adapter) après avoir vécu des moments de fatigue très importante et pour d’autres raisons plus personnelles.
La période trouble : entre octobre et novembre
Après ce mois de Septembre déjà un peu trouble, la période d’Octobre et Novembre s’est révélée extrêmement intense et très difficile également. Rétrospectivement, je suis contente du travail que j’ai fait durant cette période malgré cela, mais je ne pensais pas vivre un semestre aussi complexe.
La charge de travail qui peut faire déchanter
Ce qui m’a le plus marqué durant cette période de cours, c’est la charge de travail : je suis habituée à travailler beaucoup de manière générale, mais j’ai eu une phase où j’ai cru que je ne parviendrais pas à m’en sortir tellement j’étais sous l’eau avec les traductions à rendre, les lectures à faire et les oraux à préparer. Par ailleurs, j’avais assez peu confiance en moi car les moyennes de traduction d’exercice baissent très facilement ; j’ai un jour obtenu un 6 en version latine et ai été dans l’incompréhension devant mon professeur qui nous disait « vos résultats ne sont pas mauvais ».
Je me suis d’ailleurs beaucoup acharnée sur le latin après avoir eu des difficultés à boucler l’épreuve au semestre précédent : je rendais donc les versions de L3 et les thèmes et versions de L2, avec pas mal d’incompréhension encore une fois puisque pour ces derniers j’étais très régulière avec une moyenne autour de 16. Je pense qu’au final, c’était plus de panique qu’autre chose, mais si on y ajoute les traductions à faire en littérature latine et grecque, les versions grecques toutes les semaines et le reste, je pouvais en arriver jusqu’à 6 traductions à travailler en même temps en une semaine, et c’était terrible.
Pendant ce temps, j’ai préparé trois oraux de littérature ancienne, dont deux de littérature grecque sur lesquels j’ai passé respectivement 15 et 17h à travailler afin de proposer une fiche historique, une traduction et un commentaire à chaque fois, et ce travail m’a beaucoup plu malgré la fatigue ; en revanche les autres cours ont commencé à m’ennuyer de plus en plus, et ce manque d’intérêt associé à la fatigue était parfois très dur pour moi.
Maintenir mes projets personnels difficilement
Avec cette période plutôt désagréable pour moi ainsi que pour mes camarades qui étaient également fatigués dès octobre, je n’ai pas avancé autant que je l’aurais voulu dans d’autres domaines : j’ai eu du mal à jouer du piano et j’étais très souvent malade, je ne me suis pas autant investie dans mon cercle celtique et j’ai raté mon permis de conduire pour la deuxième fois, sans faute éliminatoire mais avec trop peu de points, ce qui m’a une nouvelle fois beaucoup affectée bien que je sache que ce n’est pas sans espoir. Conduire est assez difficile pour moi, alors en contexte d’examen, mon stresse monte très vite. Par ailleurs je n’avais pas pu dormir beaucoup car je l’ai passé durant une semaine d’oraux et que mon sommeil s’est dégradé à partir de ce moment.
Je me suis rendue compte également que je souffrais d’avoir un rapport à l’art plus distant, que ce soit dans le piano (magré le maintient partiel d’une routine et l’apprentissage de morceaux), parce que je ne dessine plus ou parce que je n’ai pas assisté à des manifestations culturelles. Je marchais plus, mais c’était difficile pour moi de maintenir une routine sportive ; en revanche, je suis contente de l’équilibre alimentaire que j’ai eu dans cette période, car même si ce n’est pas simple j’essaye de maintenir une hygiène de vie aussi bonne que possible.
Me recentrer sur mes objectifs
Entre l’ennui, la fatigue et le stress, il m’a évidemment fallu trouver des solutions pour tenir l’année : je suis heureuse du temps que j’ai passé avec mes amis et nous avons tous conclu en fin d’année que nous avions approfondi notre relation ; je me suis accordée des moments de détente que je ne m’accordais pas avant et j’ai décidé, pour le meilleur et pour le pire, de ne plus me mettre la pression pour dormir alors que je m’endors assez difficilement.
Par rapport à l’ennui, j’ai du me remotiver pour travailler afin d’obtenir les résultats que je souhaite : j’aimerais, dans la mesure du possible, obtenir ma licence avec la mention Très Bien, et dans une licence comme celle-ci, avec des matières qui peuvent très vite faire chuter la moyenne comme le latin et le grec et une charge de travail conséquente, ce n’est pas évident. Par ailleurs, la mention de licence est calculée uniquement sur la moyenne de la troisième année à Brest, alors que d’autres villes la calculent sur la moyenne des trois années, ce qui aurait été plus avantageux pour moi. Raison supplémentaire de me concentrer sur mes objectifs.
En ce qui concerne le tutorat, je n’ai pas eu tellement de tâches au niveau du tutorat d’accueil pendant cette période, si ce n’est de distribuer des stickers d’année universitaire aux étudiants ; le tutorat pédagogique, en revanche, m’a vraiment permis de m’épanouir en préparant des séquences, des exercices, en faisant réviser une amie qui les suit assidûment et d’autres personnes qui viennent plus ponctuellement. C’était à la fois de bons moments où nous pouvions nous détendre mais aussi des plages de travail sur lesquelles nous travaillions différemment.
Décembre, partiels et fin d’année
Je termine enfin avec le mois de Décembre qui vient de s’achever et qui nous a particulièrement éprouvés mes camarades et moi-même ; j’ai cru comprendre que beaucoup de personnes s’étaient senties dépassées ce mois-ci, dans mon entourage proche mais aussi plus loin.
Retrouver de l’énergie dans une période fatigante
À la fac, nous avons enchaîné trois semaines de partiels ; à la fois c’était un point positif car cela signifie que nous n’en aurons pas en janvier (hormis un oral de latin pour moi et mes deux amies en L3 lundi prochain), à la fois c’était un véritable marathon et je crois, la session de partiels la plus difficile que je n’ai jamais vécue.
Pour envisager cette session de partiels, nous avons été plusieurs à travailler de manière véritablement acharnée : nous nous retrouvions en général entre 7h30 et 8h à la fac pour commencer nos révisions et nous quittions entre 20h et 22h, parfois pour continuer à réviser après, car le temps nous a vraiment manqué pour intégrer les cours que nous suivions les semaines précédentes et que cette année, nous étions plus stressés que de coutume. Nous avons maintenu ce rythme pendant trois semaines, tout en ménageant parfois des jeux, des repas, et en passant nos partiels les uns après les autres. Le fait d’être plusieurs est extrêmement important à mes yeux pour tenir jusqu’au bout ; nous avons également passé le dernier partiel en mettant tous un pull ou un serre-tête de Noël !
En ce qui me concerne, j’ai également effectué une vingtaine d’heures de surveillance d’examen pour des élèves avec des aménagements dans le cadre de mon post de tutrice d’accueil ; j’ai apprécié cette expérience et compte la réitérer au semestre prochain, malgré tout, je souhaite négocier le prochain semestre différemment, avec moins de stress, plus d’équilibre et un rythme plus régulier, car tout le monde a terminé la session de partiels très fatigué.
Donner un peu de sens à tout ce stress
Finalement, je voudrais terminer ce long article par quelques réflexions sur cette période qui me marque beaucoup car je l’ai trouvée particulièrement dure et que c’est un sentiment partagé par beaucoup ; il se trouve que quasiment tout s’est bien déroulé alors que nous avions peur de certains partiels : évidemment, on veut toujours faire de son mieux, mais le stress était souvent bien grand proportionnellement à l’épreuve que l’on attendait. Je sais que j’ai « raté » mon écrit d’italien, mais c’est une erreur relative car elle me coûtera peu cher ; j’ai également eu de belles surprises en me dépassant sur certains partiels et je suis plutôt confiante par rapport aux résultats, sachant que j’ai même obtenu une note au dessus de mes espérances en linguistique latine.
Tout cela pour dire que même si je respecte énormément le fait de vivre du stress et que je le revendique même (j’y reviendrai bientôt sur mon compte Instagram), car les études font partie je crois de ce qui peut y avoir de plus stressant dans ma tranche d’âge, j’ai pour résolution personnelle d’apprendre à avoir moins d’appréhensions et de doutes. Je suis de manière générale une étudiante qui réussit toujours ses objectifs et je ne veux pas qu’un surplus de stress impacte trop le reste de ma vie comme cela l’a été ; hier, le 31 décembre, j’ai appris que j’avais raté pour la troisième fois mon examen du permis de conduire passé la veille, et cela pour une malheureuse erreur due à un coup de panique, et même si ce n’est pas grave et que cela arrive à beaucoup de gens dans leur vie de faire une erreur de ce type, je souhaite avoir mon permis bientôt et enfin être libérée de cet apprentissage qui prend beaucoup de temps, d’argent et d’énergie.
Heureusement, j’ai terminé cette année sur de bons moments avec des amis et je pense pouvoir dire dans cet article que ça ira, je garde seulement à l’esprit le bilan de ce semestre pour me rappeler plus tard de me faire plus confiance et de rester calme face à l’avenir.
Pour conclure : ce que la suite nous réserve
Je termine sur ce qui m’attends dans l’année 2025 : tout ce semestre, j’ai réfléchis à ma poursuite d’études dont je vous ai sans doute déjà parlée et je projette de faire mon master à Nantes en Sciences de l’Antiquité, un master recherche qui me permettra d’embrayer sur des concours et un doctorat dans l’hypothèse de devenir enseignante-chercheuse dans le monde Grec ancien. Je sais que ce sont de très longues études extrêmement exigeantes, mais pour le moment, je voudrais véritablement demeurer à la faculté pour le plus de temps possible. Je préparerai évidemment des plans B, C et D, mais je garde cette ligne directrice !
Par ailleurs, même si l’avenir des Lettres classiques semble compromis par moment avec la baisse des effectifs et le manque de considération qu’on leur apporte en général, je suis déterminée ainsi que mes amis, à persévérer dans cette branche autant que possible et à m’épanouir dedans. Nantes est une ville encore assez proche de ma ville d’origine, le programme de ce master me plaît et je sais que j’y aurai un avenir satisfaisant dans les trois prochaines années. Je demanderais évidemment d’autres formations sur la plateforme Mon Master (je reviendrai également dessus), mais mon choix est définitivement acté pour moi.
Enfin, je crois que l’année dernière a été particulièrement éprouvante d’un point de vue politique, socio et géopolitique, le meilleur conseil que je pourrais vous donner est de continuer à vous entraîder toujours et de rechercher des choses qui vous passionnent. Il est parfois difficile de trouver un équilibre pour ne pas non plus se laisser dévorer par ses passions et garder du repos, mais c’est primordial pour garder de l’énergie de faire ce que l’on aime ; c’est pour cela que je continue à proposer des bilans de mes études, à la manière d’un journal de bord.
Je vous souhaite une belle année 2025 !
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